Qu'est-ce que l'Institut Eléazar ?

Fondé le 11 août 1990, par Serge Caillet, sous la présidence d'honneur de Robert Amadou (1924-2006), l'Institut Eléazar fêtera ses 20 ans cette année.
L'Institut Eléazar, qui n'est pas un ordre initiatique, rassemble dans l'indépendance des hommes et des femmes de désir soucieux d'étudier en toute liberté l'oeuvre de Martines de Pasqually (1710 ?-1774) et de Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803).
Ce blog de l'Institut Eléazar est principalement consacré à l'actualité du martinisme : publications, études, découvertes, manifestations...

Ce blog complète le site officiel de l'Institut Eléazar : www.institut-eleazar.fr

mercredi 27 juin 2012

La franc-maçonnerie française au temps de Martines



En 1767, après une bonne dizaine d’années d’un travail préparatoire difficile, Martines de Pasqually déposa les Statuts généraux de l’Ordre des chevaliers maçons élus coëns de l’univers et institua son Tribunal souverain siégeant à Paris. 

Or, au même moment, la Grande Loge de France devait interrompre ses travaux sur ordre du Gouvernement. Cette vacance laissait le champ libre à Martines et à ses émules pour mener à bien la grande réforme de la franc-maçonnerie dont ils avaient rêvé. 

Roger Dachez revient sur le contexte de l’échec de cette réforme générale dans sa communication sur « la franc-maçonnerie française au temps de Martines », prononcée au colloque du tricentenaire de Martines de Pasqually, qui s’est tenu à Marseille, en septembre 2010. 

Dans l’attente de la publication des actes, qui sont sous presse, et de la réalisation du DVD qui sortira sans doute en fin d’année, nos amis de Baglis TV viennent de mettre cette excellente conférence en ligne. Merci à eux.

Serge Caillet

mercredi 20 juin 2012

Esprit de Saint-Martin



Connaissez-vous Ulrich Guttinguer ? Bouleversé par l’œuvre de Louis-Claude de Saint-Martin, qui orienta à jamais sa vie vers les « choses divines », il décida de tirer le Philosophe inconnu de l’oubli, en publiant un florilège de ses pensées : Esprit de Saint-Martin. Ces textes, Guttinguer les a sélectionnés dans l'Homme de désir et les Œuvres posthumes, et il les a publiés, en 1836, afin de rendre hommage à son maître posthume et de « faire fructifier dans l'âme des lecteurs la parole de Saint-Martin ». Mais le petit livre ne tarda pas de tomber lui aussi dans l’oubli.

Le voici réédité par les Editions de la Tarente, avec une préface de Dominique Clairembault, animateur de l’excellent site Internet consacré au Philosophe inconnu. Cette préface rappelle les grandes lignes de la vie de Guttinguer et précise très utilement dans quelles circonstances il composa ce recueil. 

            De L’Homme de désir, l’auteur a extrait deux cent trente-six pensées, parfois assorties de commentaires de son cru.  Vingt pensées tirées du premier volume des Œuvres posthumes, les complètent, empruntées au « Portrait historique et philosophique » et aux « Pensées tirées d’un manuscrit de Mr. de St. Martin », suivies d’une libre adaptation d’une phrase d’Ecce homo.

Enfin, un tableau de correspondance établi par Dominique Clairembault permettra à chacun de retrouver les références précises des textes originaux.

Depuis 1836, Saint-Martin et son œuvre ont été définitivement tirés de l’oubli, essentiellement par Robert Amadou à qui nous devons plusieurs éditions de l’Homme de désir, et une magnifique édition des Œuvres posthumes, menée à bien par Catherine Amadou (Olms, 2010). Le petit recueil d’Ulrich Guttinguer n’en demeure pas moins fort utile à qui veut aller à la rencontre de Saint-Martin. Merci aux Editions de la Tarente de l’avoir tiré de l’oubli.

Serge Caillet

mercredi 13 juin 2012

Les Oeuvres posthumes de Saint-Martin



Les Œuvres posthumes de Louis-Claude de Saint-Martin ont été publiées à Tours, en 1807, par ses derniers disciples, quatre ans après son rappel à Dieu, le 14 octobre 1803. Les voici magnifiquement rééditées en fac-similé dans la collection des Œuvres majeures du  Philosophe inconnu, éditées par Robert Amadou, avec de monumentales introductions, chez Georg Olms, dont le premier volume est paru en 1975. 

Depuis le départ de Robert, Catherine Amadou a pris le relais. Ce huitième volume, en deux tomes reliés toile, bénéficie donc, comme les précédents, d’une solide introduction par Catherine Amadou, d’après les recherches de Robert Amadou. Sur une quarantaine de pages comprenant des documents inédits, Catherine Amadou rappelle notamment les circonstances de la préparation, puis de la publication des Œuvres posthumes de Saint-Martin et apporte maintes précisions sur Nicolas Tournyer, petit-cousin, disciple et héritier d’une partie des manuscrits du Philosophe inconnu, qui a rassemblé les textes, avec l’aide de son parent Etienne Cartier, de Joseph Gilbert, confident des dernières années, voire même le conseil de Prunelle de Lierre et de Jean-Baptiste Gence.


Rappelons que les Œuvres posthumes comprennent notamment la première édition, très partielle et parfois censurée du Portrait historique et philosophique retrouvé par Robert Amadou en Allemagne, en 1954, et publié par lui en 1961, chez Julliard. L’ouvrage comprend aussi les « recherches sur la doctrine des théosophes » (voir l’édition commentée et publiée par R.A., Le Cercle du Livre, 1952), d’un ami de Saint-Martin, qui pourrait être Joseph Gilbert ; de larges extraits du fameux recueil de pensées, nommé par Saint-Martin Mon Livre vert (éd. définitive par R.A., Cariscript, 1991) ; les "Stances sur l’origine et la destination de l’homme"; "le Cimetière d’Amboise" ; une édition défectueuse du Discours de Berlin (voir l’éd. définitive par R.A., in Controverse avec Garat, Fayard, 1990) ; des leçons aux élus coëns ; des fragments littéraires, des prières…


Les Œuvres majeures de Saint-Martin éditées par Robert Amadou en fac-similés, avec leurs introductions, sont de purs chefs-d’œuvre. Ce huitième volume, comprenant les Œuvres posthumes publiées par Catherine Amadou, assurément, ne fait pas exception.


Rappelons que l’excellente librairie Cadence, 62 Rue Saint-Jean,  69005 Lyon, est l’une des rares librairies où l’on peut trouver ou commander en France les volumes des Œuvres majeures du Philosophe inconnu publiées chez Olms.

Serge Caillet

vendredi 1 juin 2012

La Rituélie martiniste selon Sagi Nahor


Après avoir tenu pendant plusieurs années sur Internet un blog très apprécié, consacré à la tradition martiniste, Sagi Nahor a souhaité y mettre fin, voilà quelques mois, et c’était bien son droit. Du reste, c’était afin de mieux revenir puisqu’il prépare un livre, qui rassemblera précisément les principaux billets de ce blog. Nous aurons à en reparler bientôt.
Depuis bien longtemps, Sagi Nahor s’est nourri de la lecture incessante de Martines de Pasqually et de Louis-Claude de Saint-Martin. Et cette nourriture, il tient à la partager aujourd’hui. Comment ? En publiant une Rituélie martiniste (Lulu.com, 2012). J’ignore si mon vieux compagnon de route, mon ami de presque trente ans, a tort ou raison de diffuser ainsi, si charitablement, ses rituels. Mais ce que je sais, c’est qu’il n’est pas le premier, Papus et Téder ayant donné l'exemple, avec le Rituel martiniste dit de Téder, publié en 1913 et plusieurs fois réédité. Ce que je sais aussi, c’est que les rituels de Sagi Nahor sont le fruit d’une longue méditation, d’une vraie réflexion par un martiniste moderne qui n’ignore rien des anciens.
Le dépôt du théurge de Bordeaux et du théosophe d’Amboise a été restauré à la Belle époque, par Papus, dans l’Ordre martiniste. Point de filiation rituelle, mais une filiation spirituelle incontestable dont témoignent les premiers rituels imaginés par Papus. Ces rituels, Sagi Nahor les a remis sur le métier, il les a enrichis de sa propre compréhension de Martines et de Saint-Martin, conciliant, autant que faire se peut, les formes voulues par Papus avec le fond de la tradition martiniste. Comme tels, nul doute que ces rituels seront utiles, si ce n’est à la pratique (car l’auteur n’a pas souhaité les publier dans leur intégralité), du moins à la méditation et à la réflexion de ses frères et sœurs, sociaux ou associaux, devant les Flambeaux.

Serge Caillet