Le numéro
168 de Renaissance Traditionnelle (daté
d’octobre 2012) nous offre son lot de trouvailles martinistes.
Marchand dans les pas de Robert Amadou, Catherine Amadou a découvert en 2011 un
nouveau manuscrit du Traité sur la réintégration de Martines de
Pasqually, de la main de Prunelle de Lière, conservé dans le fonds du même nom,
bien connu des chercheurs, à la Bibliothèque municipale de Grenoble. Passé
inaperçu depuis son entrée à la BMG, ce manuscrit n'a pas échappé à la sagacité
de Catherine Amadou, qui nous en fournit ici une analyse documentée.
Catherine
Amadou nous livre ensuite trois nouvelles "leçons de Lyon",
absolument inédites, dont le contenu exceptionnel ouvre de nouvelles pistes de
réflexion arithmosophiques, notamment à propos du nombre 6. L'une de ces leçons
est d'ailleurs illustrée de deux schémas également inédits qui posent eux-mêmes
les bases d'une nouvelle approche de la géométrie sacrée en rapport avec le
dénaire, le quaternaire et le sénaire chez Martines et ses émules.
Sous la plume de Pierre
Noël, un article consacré à « La Profession » rétablit fort
heureusement, documents à l'appui, y compris des textes inédits, la nature
exacte de la double classe secrète du régime écossais rectifié. Pour la
première fois à ma connaissance, il précise aussi en quoi la pseudo-grande
profession, composée par Robert Ambelain à partir d'un dépôt de Georges
Lagrèze, diffère radicalement de la grande profession telle que l'a conçue et
instituée Jean-Baptiste Willermoz et telle qu'elle s'est régulièrement
perpétuée en Suisse. Pierre Noël confirme ainsi les propos de notre entretien
avec Xavier Cuvelier-Roy dans Les hommes de désir (p. 44-45). En
revanche, l'auteur semble ignorer l'identité de Maharba (id., p. 44) et
les éléments que j'ai publiés sur la grande profession de Jean Saunier-Ostabat
(voir ma préface à l'édition en volume de ses articles sur le RER, sous le
titre : Les chevaliers aux portes du temple, Ivoire-Clair.
Enfin, je ne serai sans doute pas le seul à regretter quelques lignes trop
caricaturales sur Robert Ambelain et ses entreprises et une conclusion qui
surprendra plus d'un martiniste quant à la doctrine de Martines.
Tout martiniste
trouvera également à s’instruire – ô combien ! – à la lecture de l’article
de Jean-François Var, « Réintégration et résurrection à la lumière de la
Tradition patristique », qui vient de paraître dans le numéro 169 (daté de
janvier 2013) de Renaissance
Traditionnelle. Cette approche de l’un des thèmes essentiels traités par
Martines de Pasqually, aborde la question de l’Adam premier, de la chute et de
la désintégration de l’homme, puis de la résurrection et de la réintégration, à
la lumière des Pères cappadociens, notamment, mais aussi de saint Séraphin de
Sarov par exemple. Et elle les aborde avec une rare intelligence des textes,
qui apporte un éclairage vivifiant de l’œuvre
du théurge de Bordeaux et montre la parenté de sa pensée, sur ce thème, avec les Pères. Profitez-en !
Dans le même numéro, mes
Acta martinista renseignent sur quelques livres récents, en rapport avec le
martinisme, au sens le plus large.
Serge Caillet