Qu'est-ce que l'Institut Eléazar ?

Fondé le 11 août 1990, par Serge Caillet, sous la présidence d'honneur de Robert Amadou (1924-2006), l'Institut Eléazar fêtera ses 20 ans cette année.
L'Institut Eléazar, qui n'est pas un ordre initiatique, rassemble dans l'indépendance des hommes et des femmes de désir soucieux d'étudier en toute liberté l'oeuvre de Martines de Pasqually (1710 ?-1774) et de Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803).
Ce blog de l'Institut Eléazar est principalement consacré à l'actualité du martinisme : publications, études, découvertes, manifestations...

Ce blog complète le site officiel de l'Institut Eléazar : www.institut-eleazar.fr

dimanche 10 avril 2011

Le Martinisme selon Robert Ambelain


Au sortir de la seconde Guerre mondiale, trois livres ont marqué le renouveau du martinisme et des études martinistes. Tandis que Robert Amadou publiait son Louis-Claude de Saint-Martin et le Martinisme, inaugurant ainsi, dès 1946, un ensemble sans égal de publications constantes, sur un demi-siècle, Robert Ambelain produisait quant à lui coup sur coup deux livres qui on fait date.
Le premier, paru en 1946, à l’enseigne des Editions Niclaus, s’intitulait Le Martinsme, histoire et doctrine, avec ce sur-titre : « la franc-maçonnerie occultiste et mystique (1643-1943) », et le second, inclus dans la collection « Les survivances initiatiques » des Cahiers de Destin, en mars 1948, avait pour titre : Le Martinisme contemporain et ses véritables origines. Or, ces deux ouvrages, qui semblent a priori complémentaires - ce qui justifierait leur réédition en un seul volume - sont en réalité, et c’est là tout le paradoxe de Robert Ambelain, contradictoires sur un certain nombre de questions essentielles. Le second, d’une importance matérielle moindre, correspond à la transcription d’une conférence, qui corrige en effet quelques hypothèses trop hardies du premier, et rétablit ainsi pour la première fois des faits, aujourd’hui avérés, mais alors largement sujets à discussion. 
Ces deux livres tant recherchés des amateurs, les voici enfin réédités pour la première fois en un volume, aux Editions Signatura auxquelles on doit déjà la réédition de Templiers et rose-croix, du même Robert Ambelain.
Il est vrai – qui oserait aujourd’hui le nier ? – que maintes suppositions du Martinisme, histoire et doctrine sont irrecevables ; répétons-le, après l’auteur lui-même. Cependant, ce même livre, qui, selon son surtitre, couvre tout juste trois siècles d’histoire, de 1643 à 1943, porte témoignage de l’esprit, des idées et de l’histoire de Robert Ambelain et de ses compagnons de clandestinité initiatique. Et il est, à ce titre, absolument irremplaçable. Quant au second, où excellent les qualités critiques de l’auteur - y compris s’exerçant sur ses propres écrits parus deux ans plus tôt -, il démontre courageusement le caractère controuvé de la filiation dite « de Saint-Martin », transmise par Papus, et de la filiation « coën » de Jean Bricaud. La préface que j'ai eu le plaisir de rédiger pour cette réédition s'en explique, en rappelant le contexte de la publication de la première édition de ces deux livres et en traçant le parcours martiniste de Robert Ambelain.

Serge Caillet


vendredi 1 avril 2011

Elme Caro réédité

            Publié pour la première fois en 1852, réédité en 1975 (Genève, Slatkine), l’ouvrage d’Elme Caro : Du mysticisme au XVIIIe siècle : essai sur la vie et la doctrine de Saint-Martin, le Philosophe inconnu, vient de revoir le jour aux Editions de la Tarente
            Rappelons que l’auteur (1826-1887), aujourd’hui oublié, fut élève, puis maître de conférences à l’École Normale, professeur de philosophie à la Faculté des Lettres de Douai et de Paris, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, élu à l’Académie française en 1874. Son œuvre, qui témoigne de l’intérêt porté à Saint-Martin par un philosophe du XIXe siècle, aura été l’une des sources essentielles des disciples posthumes du Philosophe inconnu rassemblés par Papus dans son Ordre martiniste.
            L’éditeur reproduit également la «  Notice biographique sur Saint-Martin » de Jean-Baptiste-Modeste Gence (1755-1840), plusieurs fois rééditée (fac-similé in Robert Amadou Deux amis de Saint-Martin : Gence et Gilbert, Paris, Cariscript, 1982 ; éd. ap. Xavier Cuvelier-Roy, Sursum Corda, Le Tremblay, Diffusion rosicrucienne, 2003).
            Utile en son temps, d’une sympathie respectueuse en dépit d’une critique parfois sévère des idées et de la doctrine de Saint-Martin, mais dépassé par les progrès de la recherche des cinquante dernières années, l’essai d’Elme Caro n’en reste pas moins classique. Cette réédition à petit tirage (200 exemplaires) d’un livre introuvable devrait assurément séduire les bibliophiles et les amateurs de Saint-Martin.

Serge Caillet