Qu'est-ce que l'Institut Eléazar ?

Fondé le 11 août 1990, par Serge Caillet, sous la présidence d'honneur de Robert Amadou (1924-2006), l'Institut Eléazar fêtera ses 20 ans cette année.
L'Institut Eléazar, qui n'est pas un ordre initiatique, rassemble dans l'indépendance des hommes et des femmes de désir soucieux d'étudier en toute liberté l'oeuvre de Martines de Pasqually (1710 ?-1774) et de Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803).
Ce blog de l'Institut Eléazar est principalement consacré à l'actualité du martinisme : publications, études, découvertes, manifestations...

Ce blog complète le site officiel de l'Institut Eléazar : www.institut-eleazar.fr

lundi 27 août 2012

La Sophia du désir selon Sagi Nahor


       
Il y a, me disait l’autre jour Sagi Nahor, « un ange du Traité sur la réintégration », c’est-à-dire de l’œuvre majeure de Martines de Pasqually, que Saint-Martin conserva précieusement, de même que l’ensemble des rituels coëns de réception et d’opération, jusqu’à son rappel à Dieu. Or, cet ange souffle aussi sur l’œuvre du Philosophe inconnu, et il souffle encore, Dieu voulant, sur de modernes héritiers de Saint-Martin et de son premier maître. 

 « Le Traité de Martines de Pasqually pourra bien vous occuper non seulement plus de quelques mois, mais en permanence. Car c’est (et c’était pour Saint-Martin) l’ouvrage de référence constante. Impossible de rien comprendre au martinisme de Saint-Martin sans éclairer toutes ses affirmations et toutes les allusions de celui-ci à l’aide du Traité ». Ainsi, Robert Amadou fixait-il notre programme de travail, dans une lettre à son perpétuel débiteur, le 19 avril 1985. Ce programme, Sagi Nahor l’a suivi pour son compte, sans désemparer, mûrissant une réflexion que le Philosophe inconnu, notre vénérable maître commun, n’aura pas désavouée avec le temps, puisque le temps est désormais propice – que dis-je ? il exige - de sortir du silence pour manifester, dans l’amour et la rectitude, le bien qui se fait sans bruit. 

Les travaux de l’auteur publiés sous le titre Sophia du désir (Lulu, 2012) ressortissent d’un martinisme sans fard, au cœur de la Tradition.  De quoi méditer et s’instruire, à l’école des vieux maîtres que sont tout ensemble Papus, Saint-Martin et Martines, dont Sagi Nahor, leur disciple contemporain, modeste et lucide, perpétue et renouvelle aujourd’hui la parole. 

Ce livre se présente par conséquent comme un antidote des plus utiles, offert à tous les Philosophes de l’Unité, au service de l’Unique, contre l’ignorance et la captation mercantile, Internet aidant, dont d’aucuns font leur fonds de commerce ou l’exutoire de leurs fantasmes. Il sera des plus utiles aussi contre les diviseurs en tous genres, que manipule à l’envie le grand Diviseur. Il contribue ainsi, je le crois, à l’union qui anticipe et actualise dans le temps et l’espace la réintégration universelle de tout être et de toute chose dans son principe.

Au seuil des pages de ce livre, j’ai porté témoignage, et de porter témoignage m’honore, il va de soi. Mais ce témoignage n’est pas une leçon, car la leçon m’horrifie, tant résonnent à mes oreilles ces paroles du Philosophe inconnu : « J’ai vu généralement dans le monde que c’était ceux qui ne savaient pas les vérités, qui étaient les plus empressés de les dire ». Fortes de tant d’années de silence, ces belles pages de Sagi Nahor ne sauraient assurément être touchées par la mise en garde de Saint-Martin, qui, depuis quelque trente ans, a été, avec son premier maître dont nous ne saurions le séparer, notre guide sur le chemin qui fait place à l’Esprit. Ainsi, dans l’autonomie qui sied aux vrais sociétaires indépendants, par conséquent à l’école du seul Maître, mon vieux frère Sagi Nahor, aujourd’hui, se tient droit pour parler haut, dans le silence des serviteurs inconnus.


Serge Caillet 
(extrait de la préface)