Il y a dix ans
tout juste, Robert Amadou confiait à Ludovic Marcos son témoignage, en deux entretiens, sur l’aventure hors du commun de la loge clandestine Alexandrie d’Egypte, fondée par Robert
Ambelain, à Paris, en 1943, sous la terreur nazie. Le premier entretien avait été publié
dans la revue Arcana, quasi
confidentielle, mais, par suite de la disparition de cette revue, le second était
resté inédit. Grâce à la générosité de Catherine Amadou, le dernier numéro de Renaissance Traditionnelle
(n° 162, avril 2011 - http://www.renaissancetraditionnelle.org/) nous offre aujourd’hui l’intégralité des propos de Robert
Amadou. Ce témoignage capital consigne, dans le détail, l’histoire de cette
loge clandestine du rite de Memphis-Misraïm et de ses activités annexes, au
titre de l’Ordre martiniste, de l’Eglise gnostique (tout autant condamnés par
le régime de Vichy et maintenus ici dans la clandestinité) et de l’Ordre des
élus coëns, réveillé en 1943.
Avec ces
souvenirs de combattant d’un réseau d’une résistance morale et spirituelle
(sans préjudice, pour certains de ses membres, d’une autre forme de Résistance
active), Robert Amadou rend hommage à Robert Ambelain, son « seul maître
vivant », dont il fut, dans ces années noires, le bras droit. Alors que
Robert Amadou a rejoint son premier maître dans le sein d’Abraham, le 14 mars
2006, quelle émotion de lire aussi la transcription de leur dernière
conversation téléphonique, le 20 mai 1997, sept jours avant le rappel à Dieu de
Robert Ambelain.
Enfin, cet
entretien ne pourra manquer d’interpeler celles et ceux, désormais nombreux,
qu’intéresse la franc-maçonnerie égyptienne dont Robert Amadou dénonce ici la
légende des patentes, des filiations et du rituel tout en défendant le caractère
occultiste et le mythe traditionnel de Memphis-Misraïm.
Serge Caillet